Ce chapitre résume les différentes activités du projet ITIVER et leur chronologie.
Les activités du projet
Etape 1 : Collecte, analyse et synthèse des résultats d'enquêtes sur les points de blocage.
Ce travail s'appuiera sur les dispositifs existants, les résultats des contrats d'études prospectives et des études diverses déjà réalisées par les partenaires ou par des membres de leur réseau. En effet, il s'agira d'affiner ou d'actualiser les données existantes et de rechercher seulement les informations manquantes. Le travail réalisé dans cette étape consistera à :
Identifier les points de blocage qui empêchent les TPE et PME de créer et de maintenir de l'emploi qualifié dans ces filières :
- Faciliter l'évolution d'une culture familiale et patriarcale vers une culture basée sur le développement des compétences.
- Favoriser le développement des ressources humaines en s'appuyant notamment sur les salariés " vieillissants " (nom donné par le programme Equal aux salariés en fin d'activité professionnelle) dans une véritable fonction de tutorat. On envisagerait dans ce cas précis un système de parrainage de jeunes arrivants.
- Apprendre aux responsables, à formuler et à transférer un " savoir-vivre en PME" à leurs employés actuels et futurs.
- Définir les préjugés vis-à-vis de certaines catégories de demandeurs d'emplois et des professionnels de la formation et de l'accueil, pour développer des objectifs et un langage communs et les lever.
- Faire évoluer la place des femmes au sein de ces entreprises et notamment les conjointes des chefs d'entreprise (statut).
Analyser les réticences pour le public demandeur d'emploi à s'orienter dans ces dernières. Le travail d'enquête et d'analyse sera orienté sur la compréhension du frein à l'orientation des demandeurs d'emploi vers les filières agricoles et la filière forêt - bois. Le dispositif à mettre en œuvre devra permettre au public demandeur d'emploi de :
- Etre sensibilisé aux filières par une meilleure information de la part des structures accueillantes. Ce qui implique que ces structures sont intégrées dans le dispositif comme public cible du projet.
- Etre placé dans une dynamique de projet.
- Acquérir et valider un ensemble de compétences permettant d'être " pluridisciplinaire ", notamment par l'acquisition des compétences transversales nécessaires à l'adaptabilité
- Se former aux métiers les plus en adéquation avec ses désirs et capacités dans une logique de réponse aux besoins des entreprises sur le moyen et long terme.
- Faire échanger ce public avec les entreprises pour faire tomber ses préjugés sur l'entreprise, le travail et la culture d'entreprise du secteur.
- Etre accompagné dans son insertion professionnelle en lui apprenant à " vivre en PME " la capacité de s'investir pour son développement professionnel et presonnel et celui de l'entreprise.
- Faire évoluer les problématiques quant à la conciliation vie personnelle / vie professionnelle.
Accompagner les formateurs(trices) dans les mutations de leur profession pour répondre aux nouvelles exigences des publics et des entreprises afin de leur permettre de :
- Faciliter l'évolution d'une pédagogie de groupe vers une pédagogie basée sur l'individuation et l'individualisation des parcours de formation des salariés et des demandeurs d'emploi.
- Apprendre aux formateurs(trices) à mieux accueillir les futurs apprenants, à travailler avec eux sur leurs projets de vie et projets professionnels.
- Permettre de faire tomber les préjugés vis-à-vis de certaines catégories de demandeurs d'emplois et des professionnels, pour développer des objectifs et un langage communs.
Autrefois majoritairement issus du monde professionnel, les formateurs sont de plus en plus recrutés sur leur qualification de formation initiale.
Enquêter auprès des organismes accueillants de public demandeur d'emploi pour faire un état des lieux de leurs connaissances des métiers des filières agricole et forêt-bois.
Ce travail, actuellement en cours pour la filière forêt-bois dans le cadre de l'action " Objectif profession ", sera orienté sur la compréhension par les accueillants, les prescripteurs et les structures d'insertion des caractéristiques des métiers des filières agricoles et du bois afin de leur permettre de :
- Mieux renseigner sur les métiers de nos filières les personnes en recherche d'emploi.
- Développer dans nos filières les dispositifs actuels de formation et d'insertion des demandeurs d'emploi.
Etape 2 : Lever les freins psychologiques.
Si un nouveau dispositif peut être considéré performant d'un point de vue technique et pertinent en terme de réponse aux besoins des entreprises, sa mise en œuvre traditionnelle peut s'avérer inadaptée au public auquel elle s'adresse. En effet, les modes de transmission du savoir ont considérablement évolué notamment par l'apparition des TIC. Simultanément, d'autres facteurs se sont amplifiés, tels que :
L'évolution sociétale et de ses valeurs notamment pour celles référées au travail.
L'augmentation du nombre de jeunes en échec scolaire,
L'allongement de la durée de chômage des personnes de plus de 45 ans,
Le phénomène de la population active vieillissante,
La réduction du temps de travail, etc.).
Il est donc important de mettre en œuvre de nouvelles formes d'apprentissage du savoir pour lever les freins que connaissent ceux qui sont exclus du marché du travail, notamment en associant les entreprises dans cette logique formative.
Un travail dans ce sens sera donc réalisé auprès des quatre précédentes catégories concernées par l'étape 1.
Etape 3 : Etude des freins administratifs.
Ce travail visera donc à lister les obstacles à la mise en place des dispositifs existants et de proposer des solutions permettant de lever les freins au niveau administratif, en citant entre autre les :
Contraintes liées à l'accès à certains diplômes (par exemple un jeune ne peut pas demander de passer un BP de niveau V s'il n'a pas un an d'activité professionnelle).
Contraintes liées à la rémunération des stagiaires (par exemple, suspension de la prise en charge en AREF pour toute interruption de plus de 15 jours de la formation nécessitant des démarches administratives importantes).
Contraintes liées au nombre minimum d'heures à réaliser par semaine pour pouvoir bénéficier d'une AREF, ce qui pénalise les parcours modulaires et à distance.
Contraintes liées à l'accueil de stagiaires dans les entreprises dans le cadre de parcours individualisé, etc.
Contraintes liées à l'évolution du métier de formateur dans la nécessaire prise en compte de l'individu, de son projet et de leur adéquation avec les besoins des entreprises.
Contraintes spécifiques aux femmes (ex: femmes non inscrites comme DE…).
En fonction des conclusions obtenues, pour chaque dispositif un nouveau protocole sera rédigé afin de proposer aux différents interlocuteurs concernés par les freins, les solutions nécessaires à la mise en place et au bon fonctionnement des dispositifs expérimentaux.
Etape 4 : Expérimentation de nouveaux protocoles.
Le diagnostic étant terminé, les partenaires pourront donc passer à la phase de mise en pratique expérimentale des protocoles grâce à des groupes pilotes. Les actions choisies viseront en priorité les publics cibles identifiés dans le contexte, à savoir :
Entreprise :
Elaborer une stratégie pour lever les points de blocage précités.
Valider les nouvelles compétences liées aux mutations des filières et vérifier la solvabilité et la durabilité de l'évolution de ces métiers.
Diffuser les résultats pour transférer et démultiplier l'expérimentation.
Organismes de formation et d'accueil de public :
Elaborer et proposer des stratégies permettant de se placer dans une dynamique d'évolution de ses pratiques professionnelles.
Valider les nouvelles compétences techniques, pédagogiques et transversales nécessaires, et les moyens d'y parvenir, pour répondre aux nouvelles demandes des bénéficiaires finaux (demandeurs d'emploi et entreprises).
Expérimenter de nouveaux dispositifs d'insertion dans nos filières.
Définir une stratégie permettant la formation continue des personnels des différentes structures concernées par l'accueil, l'orientation, et l'insertion des demandeurs d'emploi aux métiers de nos filières.
Diffuser les résultats pour transférer et démultiplier l'expérimentation.
Public en recherche d'emploi :
S'approprier des stratégies permettant de se placer dans une dynamique de projet dans un des métiers de nos filières.
S'approprier les nouvelles compétences techniques et transversales nécessaires, et les moyens d'y parvenir, dans un souci d'employabilité durable.
Etape 5 : Synthèse et diffusion des résultats
Les activités de diagnostic seront réalisées simultanément dès la constitution du groupe de recherche. En effet, cela permettra de pouvoir immédiatement capitaliser les résultats obtenus afin d'abonder les connaissances du groupe de recherche dans son travail de théorisation des pratiques. Cela permettra également de commencer rapidement les expérimentations à destinations des différents bénéficiaires.
Ce groupe de recherche, composé de personnes issues des institutions publiques, des organismes investis dans le développement local et de bénéficiaires (Pme, salarié, demandeur d'emploi, etc.), sera encadré par des sociologues et des chercheurs afin de :
- Créer une synergie mutuelle permettant de donner une cohérence aux objectifs.
- Définir les orientations et la mise en place des cahiers des charges des actions de Recherche/action/formation.
- Transférer des savoirs pour un travail d'appropriation rapide par le comité de pilotage et les membres du PDD.
Toutefois, la diffusion du projet se fera régulièrement en fin de chaque activité à l'issue de la réunion du comité de pilotage.
Chaque structure partenaire pourra ainsi rapidement diffuser les résultats obtenus auprès de ses services.
La réussite du projet passe en effet par une communication efficace : les informations devront être diffusées, transmises et explicitées auprès des équipes dirigeantes de chacune des structures pour garantir la pérennité de leur adhésion au dispositif. Des réunions d'information seront également organisées au profit des autres entreprises des filières agricoles et de la filière forêt - bois de Rhône-Alpes afin de leur transmettre les résultats et leur prouver l'intérêt de s'inscrire dans ce type de démarche.
Ce travail de modélisation, et de théorisation, des expérimentations se fera donc en phase 2 afin de pouvoir se concentrer réellement en phase 3 sur la création d'outils de transferts et des actions de démultiplication.
Ce projet innovant dans sa problématique et par le partenariat pressenti pour le mener à bien, sera tiré par les besoins des entreprises et des personnes, plutôt que poussé par les institutions. Les résultats attendus se déclinent en 3 niveaux :
Les filières agricoles et la filière forêt -bois couvrent un panel assez large d'activités et regroupent les chambres d'agriculture, des métiers et de commerce et d'industrie qui ont souvent des difficultés à communiquer efficacement entre elles. La démarche innovante et expérimentale proposée aura pour objectif de rassembler l'ensemble de ces acteurs (partenariat inter consulaire) pour capitaliser leurs compétences respectives et optimiser leurs services auprès des entreprises et demandeurs d'emploi. Cette complémentarité sur un territoire rural sera élargie aux collectivités locales et aux secteurs de l'artisanat et du tourisme pour consolider l'emploi afin de stabiliser et accueillir la population par une offre globale attractive et structurée sur ledit territoire
C'est pour cela que le partenariat n'est pas envisagé comme un partenariat d'opportunité et les résultats du projet devront démontrer l'intérêt de sa pérennisation au terme de celui-ci pour envisager sa transférabilité à d'autres filières professionnelles.
Ces expérimentations, dans la mesure où les résultats sont probants, ont pour vocation à être intégrées ensuite dans des dispositifs rénovés de formation par les financeurs d'où l'intérêt de leur participation au groupe de recherche.