La France possède le plus grand patrimoine arboré ornemental d’Europe et les plantations d’alignements routiers ou de rues marquent fortement le territoire.
Reconnu par tous comme étant l’un des éléments essentiels de la qualité de vie, l’arbre n’en est pas moins un être vivant qui naît, mûrit et meurt un jour. Il requière tout au long de sa vie, les quelques gestes nécessaires à son bon développement et à une existence en harmonie avec le milieu environnant.
Planter, tailler, préserver, renouveler, préparer le paysage de demain demande la mise en œuvre de techniques adaptées. Il est donc essentiel que les règles de l’art soient appliquées et que de véritables programmes de gestion du patrimoine vert soient élaborés.
Les savoir-faire du XIXème siècle en matière d’arboriculture urbaine se sont perdus dans la moitié du XXe siècle. Les conséquences se sont révélées désastreuses pour les arbres d’ornement : plantations de mauvaise qualité, élagages sévères, absence de gestion, entretiens ponctuels et souvent réalisés dans l’urgence….
Au début des années 1980, une poignée de professionnels bien décidés à faire changer ces mauvaises habitudes, notamment en matière d’élagage, ont la volonté de créer de nouvelles formations. De plus, à la même période, les techniques de tailles raisonnées (appelées « taille douce » par opposition aux tailles drastiques réalisées alors) sont rapportées des pays anglo-saxons et développées en France.
Un nouveau métier voit le jour, celui de grimpeur élagueur et une formation reconnue au niveau national se met en place (Certificat de spécialisation - CS « taille et soins aux arbres »). Aujourd’hui, les offres d’emploi sont supérieures aux nombres de candidats car la demande en personnel qualifié est en constante augmentation.
Puis, petit à petit, les propriétaires et gestionnaires de patrimoines arborés se sont rendu compte qu’une fois la question de la taille des arbres « résolue », la tâche restait grande pour recréer un patrimoine de qualité et le faire perdurer.
De plus, l’épineuse question de la sécurité dans les villes n’épargne pas les arbres : les politiques augmentent la pression vis-à-vis des services techniques gestionnaires pour se rapprocher du « risque zéro »… D’où la nécessité d’une connaissance approfondie et à jour du patrimoine arboré, de son état mécanique et sanitaire, et de sa probable évolution : la notion de gestion revient en force ! Mais les compétences techniques font parfois cruellement défaut.
D’où la création de différentes formations de « technicien de l’arbre urbain » qui ont abouti à la mise en place du Certificat de spécialisation - CS « Gestion des arbres d’ornement ») au début des années 2000.
Parallèlement à cela, grâce à des projets européens, les qualifications European Tree Worker (ETW) et European Tree Technician (ETT) ont vu le jour. Aujourd’hui, il reste à créer des passerelles avec les qualifications françaises afin de faciliter la circulation de personnel qualifié entre les différents états membres.
La montée en puissance de l’écologie urbaine, des attentes en matière de qualité de cadre de vie, de la demande de « nature » en général, laisse augurer d’un bon avenir pour les élagueurs et les techniciens capables de préparer et de pérenniser les paysages de demain.
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